Entretien avec Madame Edith Delorme sur son activité professionnelle comme vendeuse à la Placette (ex.- Manor) puis gérante de la Laiterie à Couchirard 13
Merci d’accepter de répondre à mes questions Madame Delorme. Vous m’avez dit que vous aviez travaillé comme vendeuse à la Placette. Qu’est-ce qui a décidé votre choix ?
Avec plaisir. J’ai été engagé à la Placette grâce au bouche à oreille. J’avais 19 ans alors et j’étais à la recherche d’un travail. Ce sont mes copines qui m’ont encouragées à postuler là-bas.
J’ai débuté au rayon des costumes de bains. Par la suite, on pouvait m’attribuer à n’importe quel rayon, j’y allais de bon cœur et je ne rouspétais jamais (rires) !
Eh ben ! Il n’y avait vraiment aucun rayon qui vous déplaisait ?
J’aimais moins le rayon des chapeaux. Bien que Madame Crottaz, la responsable de l’étage était très gentille. D’ailleurs, elle faisait des voiles magnifiques ! Quant au responsable général Monsieur Ritner c’était également quelqu’un de charmant. Il était juste, comme par exemple pour les retours de marchandises. En plus de quoi, Il était jeune et beau garçon ! (rires). Je me souviens qu’il venait des Diablerets.
Mais alors pourquoi n’aimiez-vous pas le rayon des chapeaux ?
Les clientes étaient exigeantes. Ces dames venaient essayer et à chaque fois elles revenaient pour des retouches.
Je comprends mieux ! En effet, cela devait être pénible… Et les horaires, comment ça se passait ?
Je me rendais à pied au travail. Je passais par l’avenue de France, puis par la place Chaudron et finalement la rue de l’Ale. Mes journées débutaient à 7h30 et se terminaient à 19h avec une heure de pause à midi. Pour les vacances, c’était 3 semaines par année : 2 en été et 1 à Noël.
Ça fait peu de vacances comparé à aujourd’hui. Vous avez connu une période de chômage ?
Oui, enfin c’est moi qui ai choisi de quitter La Placette quand je me suis mariée.
À la mort de mon mari, j’ai dû reprendre une activité professionnelle. C’est à ce moment que j’ai pris la gestion de la laiterie-épicerie à chemin de Couchirard 13.
Quel courage ! Parlez-moi un peu plus de cette laiterie…
C’était une petite laiterie. J’y vendais un peu de tout… Même de la lessive ! J’y travaillais seule la semaine et avec l’aide de mes deux filles le samedi et le dimanche. Oui ! La laiterie était aussi ouverte le dimanche, mais seulement de 10h à 12h : Pour ceux qui avaient oublié leur fondue (rires).
Je me levais à 5h et j’y étais jusqu’à 19h ! Le fromage c’était un paysan du coin qui me le fournissait, je ne me souviens plus de son nom. Pour le lait, c’était l’union Agricole qui me le livrait. Je tenais des comptes journaliers, chaque soir je comptais ma caisse.
Vous n’avait jamais eu de vol ?
Jamais ! La laiterie tournait bien, j’avais beaucoup de clients. Enfin, jusqu’à l’arrivée de la Migros-Denner… Là les clients ont diminués.
Comment ça s’est passé à votre retraite ?
J’ai travaillé 10 ans à la laiterie. Jusqu’à mes 67 ans ! Puis une vendeuse de la COOP est venue me trouvé, elle souhaitait reprendre la gérance. J’ai accepté. Elle l’a tenu encore 10 ans puis la laiterie a fermé. Aujourd’hui c’est la carrosserie qui en a pris la place.
Merci pour tous ces souvenirs Madame Delorme.