Son stage à Clémence lui inspire une chanson. (Journal de Prélaz-Valency)
La Fondation Clémence participe activement à la vie du quartier de Prélaz-Valency. Dans la dernière édition du journal de quartier, Pamela, une pré-stagiaire ASE, explique comment son expérience à la Fondation lui a inspiré une chanson. Voici son article.
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Pamela, 17 ans, effectue un stage de 6 mois en tant qu’assistante socio-éducative à la Fondation Clémence (FC), depuis le 1er octobre 2020. Cette découverte du métier a été chamboulée par l’arrivée du covid-19. Elle est interviewée par Odile Mottaz.
Ce contexte particulier et hors du commun a amené Pamela à créer rapidement des liens forts avec les résidents et être précipitée dans le vif du métier. Pour elle, cette expérience a « changé sa vie » et elle a voulu en parler dans une chanson. Elle a mis à profit sa passion, le chant, pour composer les paroles de « Laisse-moi te dire ». Pour l’instrumental, elle s’est tournée vers Luca Manotta ex-civiliste à la Fondation. Vous pourrez retrouver le morceau sur le lien ci-dessous ou sur le site internet du journal de quartier.
Quand et comment as-tu commencé la musique ?
J’avais 10-11 ans, je m’amusais à chanter avec une amie, et j’ai réalisé que j’adorais ça. Petit à petit, c’est devenu ma passion et je chante tout le temps chez moi. Aujourd’hui, j’ai commencé à prendre des cours, afin d’apprendre réellement des techniques vocales.
Quelles sont tes inspirations musicales ?
Mon registre est plutôt la Pop et l’RnB, c’est ce que je chante le plus. J’apprécie également écouter de la musique latine, des chansons des années 80’. Depuis que je suis à la FC, j’ai découvert un nouveau registre, qui m’a permis d’ouvrir mon horizon musical, je dois dire que j’aime bien.
Qu’est-ce qui t’a amenée à la FC ?
Depuis toute petite, j’ai toujours voulu travailler dans le social ; je me suis donc orientée vers le CFC d’Assistantes socio-éducative. Après avoir fait plusieurs stages auprès des personnes âgées, j’ai réalisé que je pouvais leur apporter du bonheur en mettant à profit mes diverses passions. Par la suite, en attendant de pouvoir débuter mon apprentissage, j’ai souhaité poursuivre mes expériences dans le domaine. Ma grand-maman, qui est bénévole à la Fondation Clémence, m’a toujours parlé en bien de ce lieu ; c’est ainsi que j’ai débuté mon stage.
Qu’est-ce qui t’as le plus touché en travaillant en EMS ?
C’est le fait d’avoir une place importante aux yeux des résidents. Pour beaucoup, la famille est malheureusement inexistante, ce qui fait qu’ils ne voient presque personne à part nous, le personnel. Mon rôle est de les accompagner au quotidien et de les rendre les plus heureux possible. C’est un honneur d’avoir cette place. C’est ce qui m’a le plus touché.
Comment te positionnes-tu face à des personnes qui ont 6x ton âge ?
Je vois ça, comme un échange riche ; je leur apporte ma jeunesse, mon énergie et eux m’apprennent la vie, me partagent leurs expériences et leur sagesse. Cependant, les rôles peuvent s’inverser, parfois je suis fatiguée et ce sont eux qui m’apportent de l’énergie et me font rire.
Quels sont les bénéfices des activités musicales en EMS ?
La musique a plusieurs bienfaits. Elle peut apporter de la joie, comme de la détente. On a tous une chanson qu’on aime et qui nous rappelle un souvenir. Pour les personnes âgées, ça leur permet de re-voyager dans leur jeunesse et pour moi, c’est un honneur de pouvoir partager ça avec eux.
Comment l’idée d’écrire « Laisse-moi te dire » t’est venue ?
C’est en écoutant les histoires de vie des résidents. Je pense notamment à une résidente qui m’a beaucoup touchée en me racontant son histoire. Quand j’entends son vécu difficile et que malgré les épreuves, elle garde sa joie de vivre et ne se plaint jamais, ça m’émeut. Cette émotion m’a donné envie d’écrire ces paroles en son honneur. Lorsque je chante le refrain « Pour moi tu es, tu es l’énergie qui, qui illumine ma vie, qui enrichit autrui, oh laisse-moi te dire », je pense non seulement à cette résidente, mais surtout à la personne âgée en tant que telle, y compris ma grand-mère.
Dans le dernier couplet, tu dis « et pour la première fois, je crois, je crois à l’au-delà ». À quoi fais-tu allusion ?
Avant de débuter mon stage, je n’avais jamais été confrontée à des décès. Pour moi, il n’y avait rien après la mort. Je n’y pensais même pas et cela m’indifférait. Lorsqu’une résidente, avec qui j’avais un lien fort, est décédée, c’est alors que j’ai pour la première fois espéré qu’il y ait quelque chose après.
Pour finir, comment vois-tu la suite de ta carrière musicale et ton avenir professionnel ?
En ayant appris que je suis prise en apprentissage au sein de la Fondation, j’aimerais pouvoir continuer à chanter, non seulement dans ma chambre, mais également pour et avec les résidents.
Super ! Alors plein de succès pour la suite et nous nous réjouissons de pouvoir écouter ta chanson sur le site du journal de Prélaz-Valency
Odile MOTTAZ