Le résident
Le résident est le bénéficiaire direct de toutes les prestations d’accompagnements. Il se différencie de ses proches, quel que soit son statut ou sa situation. Le travail de l’équipe interprofessionnelle consiste à créer un cadre facilitant une expression différenciée des attentes : celles du résident et celles de ses proches.
Le résident a des attentes vis-à-vis de l’équipe interprofessionnelle. Ces attentes correspondent aux souhaits, désirs, envies, éléments de projets que les résidents forment eux-mêmes et proposent à l’équipe interprofessionnelle. Ces attentes peuvent être latentes, simplement ressenties, explicites ou implicites, mais elles existent toujours.
Le résident a souvent une représentation de ses propres besoins d’aide et d’accompagnement. Le résident (principalement aidé par des tiers), formule une attente et exprime ses besoins.
Le travail de l’équipe interprofessionnelle consiste à aider le résident à affiner sa compréhension de sa situation, à exprimer ses attentes et à construire avec lui le cadre d’un accueil et d’un accompagnement personnalisé pour le maintien d’une vie active (sociale, civique, etc.).
Les principes du projet d’accompagnement
Le projet d’accompagnement est personnalisé, il est une démarche dynamique, une co-construction qui tente de trouver un équilibre entre :
- Le résident, ses proches, l’équipe interprofessionnelle et les limites institutionnelles;
- L’analyse de la situation et l’élaboration d’objectifs cohérents et réalisables.
La co-construction
D’une manière générale, l’expression la plus grande sera laissée au résident au cours de l’élaboration du projet d’accompagnement et de sa mise en œuvre. Sachant que le dialogue autour du projet d’accompagnement est crucial en raison de la durée de son séjour à la Fondation Clémence. C’est ce dialogue qui permet à l’équipe interprofessionnelle de respecter les souhaits du résident et de ses proches, d’être au plus près des évolutions des situations et de construire les ajustements propres à relancer une dynamique susceptible de s’enliser dans la routine de la vie quotidienne.
Au long séjour et en CAT, un projet d’accompagnement est élaboré pour tous les résidents dans les cinq premières semaines suivant son admission. Il est actualisé ensuite en fonction des nouvelles données progressivement recueillies et réévalué entièrement dès que l’évolution de la situation l’exige ou, au moins, tous les six mois.
Au court séjour, un projet d’accompagnement est élaboré pour tous les résidents dans les premières 24 heures. Il est actualisé en fonction des nouvelles données recueillies progressivement et réévalué entièrement au terme du séjour.
Le projet d’accompagnement contient entre autres deux volets indissociables : le premier, la qualité de vie (quotidienne, sociale) et le deuxième, les soins :
- S’agissant du volet relatif à la qualité de vie, les informations sur les volontés (représentant thérapeutique, directives anticipées), l’histoire de vie, les goûts, les habitudes, les centres d’intérêt, la vie affective, les croyances, l’environnement familial et socioculturel du résident, soient des éléments pris en compte pour l’élaboration du projet d’accompagnement.
- Le volet soins s’appuie sur une évaluation gériatrique globale comprenant notamment celle des fonctions cognitives, des capacités fonctionnelles, des comorbidités et des complications telles que les troubles psychologiques et comportementaux. Ce volet précisera aussi les besoins de soins, les risques individuels, les mesures thérapeutiques mises en œuvre, le suivi des besoins et des traitements, les points à surveiller. Il s’appuie sur ces différentes évaluations pour adapter les pratiques de l’ensemble de l’équipe et de procéder régulièrement à la réévaluation des prises en charge.
Le projet d’accompagnement s’appuie sur les capacités du résident afin de préserver au mieux son autonomie dans toutes ses dimensions. Il repère en fonction des données biographiques disponibles les éléments susceptibles de donner du sens aux troubles psychologiques et comportementaux et d’élaborer des stratégies et des actions préventives.
Le projet d’accompagnement prend en compte les besoins spécifiques, et envisage les articulations nécessaires en dehors de la Fondation Clémence.
La dynamique
Le projet d’accompagnement est souple et adapté au rythme du résident.
Le projet d’accompagnement est ouvert aux événements : l’intervention qui se déroule et ses effets, la vie qui s’écoule, les rencontres, peuvent produire de nouvelles attentes et des opportunités qui influent sur le projet d’accompagnement et parfois contribuent à le démarrer vraiment. Le processus du projet aura suffisamment de souplesse pour permettre d’intégrer ces “étapes de parcours”.
Cette dynamique n’a d’intérêt que si elle améliore la situation du résident, ou va dans le sens d’un mieux-être ; pour autant, elle n’est pas forcément synonyme de progrès. Il y a aussi des situations d’involution, où la dynamique d’intervention peut au mieux contenir et/ou accompagner la dégradation de la situation. Il existe aussi des situations où l’objectif sera le maintien des acquis.
Une grande attention sera portée au rythme du résident ; le projet d’accompagnement ne peut conserver ou acquérir un sens pour lui que si le rythme des actions est adapté à son propre rythme de pensée et d’action. La dynamique d’un projet d’accompagnement peut être rapide à certains moments, puis nécessiter des pauses.
C’est pourquoi le projet d’accompagnement nécessite des pratiques diverses : écoute, stimulation, recadrage, attente, “être là”. Pour certaines situations qui nécessitent simplement “d’être à côté”, les professionnels veilleront à ce que cette présence bienveillante ne se transforme pas en indifférence pour le sort du résident.
Conclusion
Le projet d’accompagnement est un outil au service de l’ensemble des intervenants (résidents, proches et équipe interprofessionnelle). Il a pour objectif de créer du sens afin d’offrir un accompagnement global centré sur ce que le résident souhaite vivre ” aujourd’hui “.